Dimanche 31 août 2008 à 23:15

Conscience - Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on ira faire à Rouen, hein ma vieille carcasse qui me sert de corps?

Carcasse - Trouver une maison temporaire, conscience de mon coeur.

Conscience - Maison temporaire?

Carcasse - Ben oui, ils n'ont pas voulu de nous en internat à Corneille, donc on a cherché, avec les parents de notre proprio, et on a trouvé quelque chose à St Etienne de Rouvray.

Conscience - Ah oui, tu as marché jusqu'à là-bas, et j'ai tenté de lui faire accepter l'idée que finalement, c'était pas si mal d'y être.

Cœur - Une certaine incompréhension régnait en lui, il est vrai, mais je ne pouvais lui donner les raisons de cela, puisque cela ne tenait pas de quelqu'un d'entre nous.

Raison - Conscience, c'est vrai que t'as fait un bon boulot pour le convaincre, je n'ai pu lui montrer mon raisonnement, heureusement que des proches à lui ont réussi à le raisonner.

Conscience - Après, tout était une question de moi-même: choisir en étant le plus clair possible, cela n'a été permis que grâce à ton travail, Raison; tu lui as exposé ses choix après que ces proches lui aient dit tout ce qu'il devait savoir, et je lui ai dit qu'en toute moi, il devait choisir cela, car c'était le meilleur choix pour lui...

Carcasse - Et puis elle?

Cœur - Tu veux parler de sa petite fée? Son soleil?

Carcasse - Tu trembles beaucoup en sa présence, hein?

Raison - Oui, c'est vrai, mais j'ignore ce que tu utilises comme raison...

Cœur - L'amour, un grand mystère, excepté pour moi et Carcasse!

Carcasse - Ouais, mais moi, je ne ressens cela qu'à travers tes battements et quelques réactions
chimiques par-ci, par-là...

Raison - Oui, ça c'est normal à ce qui paraît chez un garçon. Mais pourquoi, mon petit cœur, tu lui montres cela à notre proprio? Tu sais, l'amour quoi! Parce que rationnellement, l'amour, comme le dit
Carcasse, c'est des réactions chimiques, mais ce n'est que cela...Pour une finalité: la reproduction.

Cœur - Ah, raison, je me demandais quand tu viendrais de nouveau m'embêter avec ce discours de rationalisation total de l'homme! Soyons fou, imaginons une chose qui échappe à toute pensée, à toute rationalité, à toute compréhension humaine, mais qui se vit!

Raison - On ne peut pas vivre sans comprendre, non?

Conscience - Je ne peux pas intervenir ici, puisque ici tout est question de sentiment: je ne peux lui donner un choix à faire, et même si j'avais à faire un choix dans l'amour, je ne pourrais être neutre, parce que toi, Cœur, serait trop débordant pour pouvoir me laisser tranquille pour lui  donner le meilleur choix en toute moral.

Moral - Conscience, tu es mon intermédiaire pour lui, parce que je ne suis pas prompt à décider, juste à dire si cela est moral ou pas. Mais l'amour est au dessus de la morale et de la raison: il empéche vraiment tout jugement moral. Il altère tout.

Cœur - Moral, je ne crois pas qu'il altère tout, mais ce que dont je suis sûr, c'est qu'à partir de lui partent plein de sentiment. On ne peut haïr sans avoir aimer. On ne peut juger sans neutralité, et on ne peut comprendre la neutralité sans avoir aimer, pour comprendre ce qu'il ne faut pas faire.

Raison - Sur cela, je suis d'accord, mais ce dont on parle, ce n'est pas l'amour en général, mais l'amour porté à un être qui se conclut par une forte promiscuité physique et psychique. Enfin surtout physique.

Carcasse - Ça, c'est en quelque sorte inscrit dans nos gênes, c'est un but pour l'espèce en général.

Cœur - Mais pour l'individu seul, il considère qu'aimer un être comme cela, c'est quelque chose de plus que la vie. On se donne à un autre, celle ou celui qu'on idéalise, à qui on offre tout, et de qui on fait l'apprentissage...

Raison - Tu cites du Deleuze?

Cœur - Lui a su saisir l'humanité se trouvant dans mes semblables, lui a su raisonner tout en offrant à l'homme le comment de l'amour.

Raison - Et le pourquoi?

Cœur - Raison, tu as peut-être toi-même, peut-être que finalement l'amour c'est juste quelque chose qui a pour but qu'on s'accouple: néanmoins on a plus que cela maintenant, on aime, on a peut-être inventé l'amour  pour embellir le tout, pour donner ses lettres de noblesse au désir, mais puisqu'on vit ce qu'on appelle amour, que ça va au delà de la semble attirance physique, c'est quelque chose de différent de la finalité de reproduction: c'est plus encore. Sinon, ce se serait appelé sexe, ou désir.

Raison - Ah, les hommes sont pathétiques lorsqu'ils sont au cou de quelqu'un d'autre, à te suivre, mon joli Cœur...

Cœur - Pathétiques mais beaux: tout n'est pas mesurable, tout n'est pas calculable, il y a des choses plus forte que tout cela. Tu me dirais: il faut que ça ait une certaine valeur pour dire que c'est plus fort: oui ça a une valeur, mais qu'on ressent, elle n'est pas mesurable!

Carcasse - Mais ça produit des effets singuliers sur moi...comme une douce chaleur m'envahissant lorsque je me situe à ses côtés...

Conscience - Et moi, je ne peux avoir bonne moi-même, puisque tous les choix pèsent en sa faveur...

Cœur - Tout ce qu'il veut, c'est son bonheur, un point c'est tout. Tant qu'il n'a pas à tuer quelqu'un ou moi grâve; quelque chose qui est égale ou supérieur au fait de blesser quelqu'un, je ne m'en sentirais pas plus mal. Pour elle, il n'est pas prêt à mourir: qui la protégerais sinon après? Il l'a considére comme une fleur s'ouvrant au monde, qu'il doit protéger pour ne pas qu'elle soit fauché en plein rêve.

Conscience - C'est tellement juste ce que tu dis...

Raison -Dénué de raisonnement, si je t'avais, mon coeur en sucre, j'aurai sûrement pleuré.

Coeur - Et dire qu'il veut devenir prof de math quand même, il va devoir faire appelle à toi, Raison...

Raison - Je l'emporte toujours.

Coeur - Il fera la dictinction ne t'inquiêtes pas, et certaines fois, je serais devant. Enfin ne nous disputons pas pour savoir qui est devant, le plus important c'est de le faire vivre!

Quel dialogue intérieur quand même...



Jeudi 28 août 2008 à 14:14

Vous savez, y a bien des choses, et des gens qui m'ont sous-estimé parce que je, et je leur accorde cela, maladroit. Mais enfin, mesdames et mesdemoiselles, et messieurs, j'eus été parfait, que dis-je, plus que parfait même! Après, j'eus le parfait pour m'exprimer, ce qui rendit bien puisque mon caractère fut parfait. Après, j'avais l'imparfait, temps de la déclinaison pour moi, où finalement apprendre le latin et l'allemand, c'était cool, parce que c'est presque pareil. J'ai appris à composer avec le passé finalement, pour en tirer ce qu'il y a de bien après tout, on peut rien y changer...Enfin maintenant au présent, je pense rarement au passé, puisque je vis maintenant, et je ne vis plus le passé, même si sous certaines conditions passés, le passé aurait pu être différent.
Mais maintenant, c'est à certaine condition que le futur pourrait être sympa, voir conforme à mes rêves. Mais que je sois subjugué par le futur, que je le vive, ce n'est plus du subjonctif conditionnel, mais un subjonctif subjugué laisse place à un impératif: vis! dit le sage qui voit dans le présent ce que le futur offrira. Et même si le subjonctif passé rattrape le présent, il y a longtemps que je n'eusse à y penser, parce que j'eusse vite retirer des leçons pour ne plus les reproduire dans l'avenir ces erreurs qui ne seront plus là.

[Et dire que je veux devenir professeur de mathématiques...Je dériverais le temps pour en faire quelque chose de constant au bout d'un moment...Sauf si ma vie est exponentielle!]



T'as raison Bonbon, faut se reposer avant la rentrée!



Mercredi 27 août 2008 à 18:19

On dit souvent "jamais deux sans trois", mais également "la troisième est la bonne." Donc la troisième fois est la bonne, mais puisque il ne se passe pas deux fois la même chose sans que cela se passe une troisième fois, la bonne chose s'est passé la première fois.

On dit souvent "la première impression est la bonne" mais également "c'est les imbéciles (ou idiots, ça dépend) qui ne changent pas d'avis. Donc on est idiot d'avoir la bonne réponse....

C'est paradoxale tout cela, enfin que voulez vous, on est paradoxale! Enfin on, on...il faut comprendre, si je vous dis qu'on est paradoxale, vous allez trouver paradoxale que je dise cela, puisque si j'admet ça, j'admets que je peux l'être au moment de dire ça, donc je peux avoir faux...Regardez, c'est comme le menteur: un menteur vous dit "je mens":
S'il dit la vérité, il est donc en train de mentir. Donc il ne dit pas la vérité.
S'il ment, ça veut dire qu'il ne ment pas. Or il est en train de mentir. Donc, c'est étrange...

Y a des trucs plus paradoxaux.

D'un côté, on nous dit d'être prudent, de l'autre, faut conduire à la vitesse autorisée pour éviter de ralentir la situation. Ceux qui disent être prudent et qui doublent sans vergogne, c'est que des hypocrites d'abord!

Et, puis, tout le monde ment tient! (docteur House inside)

Le ridicule ne tue pas, tout ce qui nous tue pas nous rend plus fort, donc le ridicule nous rend plus fort. © Maxou.





Vendredi 4 juillet 2008 à 22:16

Oui aujourd'hui résultats du bac, on se croirait à l'ouverture des soldes tellement qu'il y avait de monde. Tout le monde se ruait devant des feuilles imprimés sobrement, en noir et blanc, et avec dessus la liste de plusieurs personnes. On fait son tirage au sort, soit on y est soit on y est pas. Moi j'y étais, avec mention assez bien.
Qu'est-ce qu'une mention en fait? Parce que je rate la mention bien de quelques points, j'ai merdé en math, bon j'ai 13, mais je m'attendais (mais je n'espérais pas, puisqu'au vue de l'épreuve, si j'avais eu la larme facile, je l'aurai versé à coup sûr...), donc je me retrouve avec une mention assez bien. Qui est assez bien finalement, mais bon, raté la mention à 18 points, 2 petits points en + en math me l'aurait donné!
Enfin, j'ai l'air d'un enfant pourri gâté, le plus important c'est de l'avoir non? Maintenant, c'est la clé pour les études, pour l'avenir.

Vendredi 13 juin 2008 à 21:41

Quelques gouttes de sueur coulaient sur son front, ses muscles se décontractaient comme une corde détachée d'un poids, il venait de finir l'un des combats les plus éprouvants de son entraînement contre son sensei. Thomas se reposait, et son prof lui résumait le combat, ses erreurs, ses points forts, ses points à améliorer, dans son esprit tout ça était claire, lui aussi se re-visionnait ce combat. Les corps qui se percutaient, les prises qui passaient, les puissances qui se déchaînaient, ça lui donnait l'adrénaline pour tenir jusqu'à la victoire. Même s'il fallait poursuivre jusqu'au sol, il tenait toujours à sa victoire. Les tatamis étaient sa seconde maison. Une maison particulière, puisqu'il n'y a qu'une surface, environ 36 m², des murs oranges, avec comme voisins des pongistes, le vestiaire garçon à côté et un espace pour mettre les sacs.

Mais c'est aussi à travers ses amis du judo qu'il trouvait une seconde famille. Son père était souvent absent pour cause de voyage d'affaires, c'est un globe-trotter de l'économie. Sa mère, elle, a disparu après le jour de sa naissance du jour au lendemain sans laisser de trace, et il était fils unique. Thomas était en terminale S1, au lycée Claude Monet, parce que la plupart de ses amis sont allés là-bas. Il les a suivis. Cette année, il y a une fille qui lui a plu, c'était une fille du nom de Judith, une fille assez mignonne. Mais Thomas était un grand timide, et comme vous vous en doutez, il n'a jamais rien dit. Enfin jusqu'à ce lundi, on n'était pas loin de Noël, le 17 décembre plus précisément. Il avait demandé à l'une de ses amis, Angel, ce qui lui faisait plaisir. Angel, qui était en train de chercher Océane, pour on ne sait quelles raisons, lui répondait rapidement que Judith aimait pas grand chose, elle avait un passé peu joyeux, son père était mort quelques années avant, et sa mère était régulièrement en voyage d'affaire. Thomas se disait alors qu'il venait de trouver son alter ego, quelqu'un qui pourrait le comprendre. Mais il savait que ce combat n'était pas gagné d'avance, car Judith n'avait jamais fait attention à lui, non pas par méprise, mais par inadvertance, elle n'avait pas beaucoup d'amis dans cette classe. Thomas alla lui parler pour la première fois, non sans un certain trac. Ça lui a fait penser au moment d'entrée sur le tatami sur l'aire de combat, la tension monte car on ne connaît pas notre adversaire, on le connaîtrait que quand on commencera à le combattre et là seulement, on peut savoir si on va le battre ou pas, ou du moins se faire une idée de son style. Le premier mot naturel qui lui sorti était: "Bonjour" et pas un salut comme il le ferait à ses amis. Une sorte de "bonjour" qui induit qu'on est distant avec la personne qui le reçoit, qu'on ne la connaît pas encore. Il l'abordait avec un peu de difficulté car il voyait sa gorge serrée par le trac, comme s'il allait livrer un combat de finale. Mais Judith restait muette, comme si elle ne l'avait pas entendu, elle était assise sur les marches du lycée, on aurait dit qu'elle regardait dans le vide. Alors Thomas réitéra son bonjour. Elle semblait avoir entendu cette fois-ci et se tourna avec lui, avec ses yeux qu'on dirait souvent à la limite de verser des larmes. Elle lui adressa un sourire timide également, et il s'avança un peu, ce sourire semblait être pour Thomas une sorte d'espace où il pouvait s'engouffrer pour attaquer s'il avait été en combat. Il commença les hostilités:

"Alors comment vas-tu Judith? Je m'inquiète un peu pour toi à vrai dire parce que t'as toujours l'air triste..."

Thomas s'arrêta net, et se demandait comment il avait pu sortir cette phrase. Comme s'il déclenchait une attaque dont il ne soupçonnait même pas sa maîtrise personnel.

"Merci de t'inquiéter pour moi, mais c'est mon air naturel, et oui on ne choisit pas son visage."

Il considéra cette réponse comme une sorte de blocage comme si son "attaque" avait échoué à cause de sa phrase précédente. Mais il n'en était pas à son dernier mot.

"Ah... tient ça te dit ce soir de..."

"Ah! Les garçons tous les mêmes, toujours timide et à inviter avant de demander ce que le cœur réclame."

Il venait de se prendre un waza-ari. Ce qui correspond à une victoire presque acquise. Sauf que ce n'était pas à lui de subir cela. Il se demandait si elle l'avait percé à jour, vu le ton qu'elle a pris, elle l'avait sûrement fait.

"Hum, mais pourquoi dis-tu ça?" sortait-il dans le mince espoir de rattraper son erreur comme pour enchaîner au sol son adversaire*.

"Laisse tomber, je sais ce que tu veux, mais pourtant tu es quelqu'un dont l'âme me semble plutôt proche de la rigueur martiale... tu es un combattant? Je ne sais pas mon intuition me dit ça..."

"Euh, oui je suis judoka ceinture noire!" disait-il non sans fierté.

"Je croyais que les combattants devaient savoir être modestes!" lui répliqua-t-elle non sans un petit rire

"Ah! mais je le suis... je dis juste la vérité..."

"C'est drôle, parce que je suis aussi une judoka, et je trouve que ton comportement est bien celui d'un jeune gars ceinture noire!"

"Pourquoi, toi aussi t'es ceinture noire?"

"Egalement mais je ne le crie pas au premier garçon venu pour le draguer, pas comme toi" lui sortit-elle en esquissant une sorte de clin d'œil amical, avec un léger sourire.

C'était définitif, il venait de se prendre un ippon, ce qui équivaut à la victoire. Lui qui était parti pour "vaincre", il vient de se faire avoir par plus malin que lui. Il restait figé sur place, et elle se leva, avançant vers lui, et elle s'approcha, assez près le regardant dans les yeux. Ils avaient changé, ils étaient passés d'une apparente tristesse, à une joie mal contenue, et elle affichait un large sourire. C'était ce genre d'expression qui faisait craquer Thomas qui avait du mal à soutenir son regard, malgré sa combativité.

"T'as cours de judo ce soir?" lui demanda t'elle.

"Euh oui, j'en ai un..."

"Et bien je viens ce soir, tu n'as juste qu'à me donner le nom du gymnase et l'heure!"

Thomas fut assez surpris d'entendre ça, et si en fait, ce combat n'avait pas été inutile... Enfin il ne pensait pas à ça sur le moment, il était plutôt entre la joie et la confusion de cette nouvelle.

"Donc le gymnase où on s'entraîne, c'est le gymnase Claude Bernard, le club s'appelle Paul Eluard Judo, et l'heure, c'est à 18h30..."

"D'accord, je serai là et à l'heure!"

Pourquoi voulait-elle venir à un des cours de Thomas? C'était ce qu'il se demandait, et finalement, il se disait qu'il verrait bien ce soir-là...

L'après midi fut pour lui une véritable torture, car il y avait l'excitation de la voir, mais aussi le trac d'y être confronté. Il se disait "Si elle veut me combattre, je vais peut-être devoir aller doucement... Enfin non, elle est ceinture noire, elle devrait pouvoir se débrouiller! Et si, elle m'avait menti?". Les questions fusaient dans sa tête, mais il se disait que, comparé à ce qui c'était passé la matinée, il faudrait qu'il soit préparé; préparé à quoi, telle est la question. Thomas n'a jamais été aussi tendu, même juste avant une compétition importante... Il fit son sac, le saisit et partait pour son club. Il faisait un peu froid dehors, et le soleil commençait déjà à retomber vers l'horizon, à 18h00. Il rentrait dans les vestiaires, saluait tous ceux qui étaient déjà arriver, sa seconde famille comme il se plaît à l'appeler. Il avait avec chacun une complicité particulière, chacun a partagé sa vie avec lui depuis qu'il est sur les tatamis. Il avait commencé avec quelques-uns uns, tandis que d'autres ont soit commencé avant lui, et il les a rencontrés que plus tard, ou soit après lui, les plus jeunes, et qui sont restés. Il les avait tous connu tôt ou tard, et ne regrettait pas d'avoir commencer le judo. Sa ceinture noire était l'accomplissement d'un judoka encore jeune, mais il ne comptait pas s'arrêter là. Il en avait mené des combats pour l'avoir. Mais le combat de ce soir-là était différent, ce n'était pas un combat ordinaire, comme il avait pu le voir le matin même. Il prévint son prof, son "sensei" que Judith viendrait ce soir. Il accepta, car ce n'était jamais mauvais qu'une personne qui n'est pas du club viennent s'entraîner pour changer un peu. Il était presque l'heure, et toujours aucun signe de Judith. Comparé à d'habitude, Thomas n'était pas en train de parler avec ses amis, il attendait dans son coin, sur le bord du tatami qu'elle vienne. Il commençait à douter de la véracité de ses propos et se disait qu'elle venait de lui jouer un mauvais tour. Il commençait à se résoudre, lorsqu'un de ses amis, son partenaire habituel pour les cours, Jessi, lui lança:

"Eh, tu connais la fille là-bas? C'est une nouvelle, mais je ne sais pas qui est-ce..."

Thomas se retourna et la vis; elle n'avait pas raconté d'histoire; elle était là devant ses yeux, en judogi*, avec sa ceinture noire marquée à son nom. Elle l'apercevait et s'approcha de lui:

"Content de te revoir Thomas! Tu vois que je ne t'avais pas menti au cas où t'aurais eu du mal à le croire!" lui dit-il avec un air assez joyeux.

"Moi aussi..."

"Allez en place!" dit le professeur aux élèves.

"Allez, tu viens Thomas?" s'exclama Judith en saisissant Thomas par le bras. Et lui la suivit, entraîné de son plein gré. En place pour le salut, ils se mettent côté à côté, elle n'est pas sans attirée les regards curieux des autres se demandant qui est cette nouvelle élève d'un soir. Le "rei" résonne dans la salle, le salut est fait, et il est temps d'aller s'échauffer. Les deux restèrent l'un à côté l'autre, et Thomas dit à Jessi qu'il se mettrait avec elle le temps de l'entraînement, et Jessi semblait comprendre ce qui se passait, et par amitié, il accepta. C'était un échauffement assez classique, courir, puis s'étirer pour chauffer les muscles, ça, Thomas le faisait depuis quelques années déjà, mais il ne sentait pas la lassitude, du moins pas ce soir, parce qu'il avait Judith à ses côtés. Ensuite, on passait aux détails techniques, c'est la partie où on apprend des techniques ou on les approfondit pour les placer dans un enchaînement... Ce soir-là c'était pour placer Tomoe-nage* en enchaînement, de manière à déstabiliser l'adversaire, puis à enchaîner au sol sur une immobilisation. Thomas se disait que ce matin-là, c'est ce qui lui avait manqué, de l'enchaînement et du déséquilibre... Enfin ce soir-là, il s'entraînait avec elle... Et cette prise tombait plutôt bien pour Judith car c'était l'une de ses prises préférées. Il l'a laissé commencer parce qu'elle lui avait demandé, et elle la plaça, d'une simplicité étonnante, et Thomas fut entraîner vers l'avant, mais le principe de l'entraînement était d'enchaîner au sol, et Judith s'exécuta en poussant avec ses jambes pour atterrir sur lui en position du "cheval" alors que lui est dos au sol... Sauf qu'elle n'avait pas pensé que Thomas allait être gêné par cet enchaînement... C'était dans une position un peu cocasse qu'ils se retrouvaient. A ce moment-là, elle semblait vouloir commencer une immobilisation, mais elle s'arrête en se posant sur lui, en posant la tête contre son cœur et en lui murmurant:

"Tu es nerveux?"

Thomas ne savait pas quoi répondre, dans cette position, il lui semblait évident que ce n'était pas la position la plus relaxante, et elle se mit à rigoler, et à approcher sa tête de la sienne, en le fixant du regard, un moment de silence se fit entendre comme si c'était un moment privilégié à deux. Puis, les exercices étaient terminés, et on allait passer aux randori*. Randori? Pour lui, c'était un moment d'opposition entre les judokas, enfin il s'était mis avec Judith, et il allait l'affronter... Ce n'était qu'un combat d'entraînement. [ Le salut se fit et le match débuta. La bataille pour la domination de la garde* commençait et Thomas fut surpris par la rapidité de Judith qui a déjà pris la sienne, et qui se prépare à attaquer,Thomas essaya d'esquiver mais la rapidité de Judith l'avait surpris, et il s'était retrouvé à terre en quelques secondes... Et ça valait waza-ari! Ca lui rappelait quelque chose, et il devait se méfier dorénavant pour pas perdre. Il tenta sa prise préférée, kata-guruma*, juste après, mais encore une fois il s'est fait contrer par Judith, très rapidement et là ça valait ippon car elle avait le contrôle, et elle tomba sur lui... Ce qui l'a mis dans une situation assez embarrassante! Enfin le cours se finit juste après, et Thomas n'en revenait toujours pas de s'être fait battre. Il allait s'asseoir sur le banc juste à côté et Judith vint s'asseoir à côté de lui.

"Sans rancune hein!"

"Ouais, si tu le dis...",

"J'ai basé un style basé sur la vitesse, et tu n'as pas été assez rapide en fait."

"Ah bon? Pourtant..."

"C'est moi qui te perturbe comme ça?"

Comme à chaque fois, Thomas ne répondait rien.

"Bon je vais m'habiller, et je t'attends dehors, d'accord?"

Il hocha de la tête. Il s'habillait tout en se disant que c'était peut-être la dernière occasion qu'il aurait de se retrouver tête-à-tête avec elle, mais si c'était pour, comme à chaque fois, se retrouver incapable de parler devant elle, il se dit que ce n'était pas la peine... Enfin il dut prendre son courage à deux mains, puis il y alla. Tout le monde était déjà sorti sauf lui qui traînait un peu. Il marcha vers la sortie le sac sur le dos, réfléchissant... Et elle était là, elle l'attendait là, toute seule. Il commençait à faire assez nuit et il s'avança vers elle... Il commença à peine à parler qu'elle l'arrête en l'embrassant.

"Je crois que c'est ça que tu attendais depuis longtemps..."

Déstabilisé par cette "attaque", les idées fusaient dans la tête de Thomas, il ne comprenait pas, enfin s'il comprenait que rien n'avait été inutile, mais il était encore confus tandis que les embrassades redoublaient de passion...

La lune commençait déjà à monter, et Thomas proposait à Judith de venir chez lui, car son père n'était pas là ce soir-là. Elle accepta, et les deux rentrèrent main dans la main, dans le silence de la nuit où rien ne venait perturber la marche des deux amoureux... Ils marchaient, elle appuyait sa tête contre l'épaule de Thomas, qui marchait doucement pour ne pas la brusquer, rien ne pouvait venir parvenir à troubler l'harmonie qui régnait entre les deux, toute tristesse avait quitté le visage de Judith, et elle avait sur le visage un petit sourire qui en disait long sur son état... Et ils arrivèrent à l'appartement de Thomas, il ferme la porte et en la prenant par la taille lui faisait visiter l'appartement, pour lui montrer son chez-lui, et il l'emmenait vers ce qui lui sert de chambre, là où les embrassades reprenaient de plus belles, la passion montait, et les mains se faisaient de moins en moins timides, en descendant le long de ses corps impatients... Et il ferma la porte par prudence, car on ne sait jamais si le père pouvait rentrer d'un moment à l'autre... Ce qui se passait derrière cette porte? Je crois que seuls eux s'en souviendront car c'est leur moment...


* Enchaîner au sol son adversaire: au judo on distingue deux phases de combat; le combat debout, et le combat au sol, le but du combat au sol est d'avoir le contrôle de son adversaire. Le fait de bien enchaîner de debout jusqu'au sol permet à celui qui fait cet enchaînement de pouvoir prendre un avantage décisif. Cela permet aussi à celui qui subit une prise de pouvoir rattraper son erreur.

*Judogi: Appelé souvent à tort Kimono, c'est la veste qui sert au judo d'habit.

*Tomoe-nage: plus vulgairement appelé "la planchette japonaise", c'est une prise emblématique du judo.

*Garde: au judo, pour attaquer, il faut souvent prendre la manche de l'adversaire et le revers de son judogi, c'est ce qu'on appelle la garde ou le kumikata.

*Kata-Guruma: prise de judo, où il faut porter son adversaire sur ses épaules pour le projeter ensuite.


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