Samedi 12 décembre 2009 à 15:40

Finalement, et ça tout le monde devrait le savoir, la BD n'impressionne pas que par le dessin, elle impressionne aussi par la mise en scène, le découpage, le scénario qui se trouve derrière, le caractère des personnages et surtout la facilité à nous passer des émotions diverses et variées.

Il n'y a pas longtemps je regardais la (magnifique, sublimissime...) chaîne Nolife. Et sur Nolife y a un mec, il s'appelle Davy, il est tout petit (enfin tout petit...je dois faire sa taille à peu près c'est dire :o ), et il adore faire le "guignol" sur Nerdz, Roadstrip light ou avant sur 101%. Bref Davy Mourier, c'est énorme, c'est du lourd (un peu dans tous les sens du terme pour ses détracteurs mais je maintiens que LUI EST DRÔLE AU MOINS!)! Mais ce n'est pas tout, cet ardechois d'origine est graphiste, il fut notamment directeur artistique chez Kaze, éditeur de DVD d'animés principalement.

Mais ici, nous nous intéressons à un côté particulier de l'artiste: la BD, car oui, Davy (si tu me permets de t'appeler comme ça :o) est aussi un dessinateur! Et un dessinateur plus que profond...qui en est déjà à sa deuxième création avec "Mouarf! Journal intime d'un geek dépressif" après "Il était une fois une fille que j'ai rencontré deux fois..." l'oeuvre dont nous allons parler.

Ce qui caractérise Davy tout d'abord ce n''est pas la beauté du dessin, car il travaille en numérique; son avatar, "Bad Davy", se promène dans des décors qu'il a créé à partir de photos et de bouts de cartons de manière à garder un lien avec la réalité, pour toujours se rappeler qu'il y a toujours un peu (beaucoup?) de vrai. De ce constat, les dessins ne sont pas une chose sur laquelle il faut s'arrêter sur sa BD puisqu'il ne fait que les personnages, ceux

Mais pour une fois, on ne s'arrêtera pas sur cette aspect de la BD, arrêtons plutôt sur le contenu en lui-même. Il s'agît d'une double BD: sur la couverture, nous avons "Il était une fois une fille que j'ai rencontré deux fois..." et de l'autre côté, nous avons "papa, maman, la maladie et moi", deux histoires pour le prix d'une! Il s'agît principalement d'histoires autobiographiques et c'est peut-être là le point fort de Davy: nous n'avons pas le droit à un récit larmoyant au possible (on pouvait le craindre pour "papa, maman..."...), ni à une aventure niaise (on pouvait aussi le craindre pour "Il était une fois...", oui on peut craindre plein de choses en fait!) mais on a le droit à une histoire, son histoire, ponctué par des réflexions et des conclusions qui feraient frémir les philosophes qui se disent (spéciale cacedédi à Schopenhauer et aux jeunes d'aujourd'hui qui disent que la vie, c'est nul parce qu'ils n'ont pas ce qu'ils veulent) "Ouais la vie c'est de la merde". A coup de coup de pied au cul, ou de tendres léchouilles, c'est selon vos envies (et vos répugnances), il démontre sans forcer qu'on peut émouvoir sans verser dans le mélodrame version TF1. Juste en racontant une histoire qui arrive à un type pas comme vous (mais plutôt comme moi), et qui vous tombe sur le coin de la gueule comme une averse en Normandie: que ce soit l'amour ou la maladie, pas de chichi, pas de superflus, on raconte que le strict minimum.

http://lifeintechnicolor.fr/public/Il_etait_une_fois_cette_fille_que_j__ai_rencontree_deux_fois.jpg

"Il était une fois..." nous narre l'histoire de Davy et de l'un de ses amours, ou comment l'amour cohabite avec la communication; au détour d'un texto, d'un e-mail ou d'une conversation MSN, les paroles changent et les doutes s'installent quant à ce sentiment déjà l'objet d'un millier (si ce n'est de quelques millions) d'oeuvres, et on en redécouvre une nouvelle facette au jour de la communication presque instantanée. Je me suis pris à m'identifier fortement à Davy durant cette histoire, dans ses faits, dans ses gestes, dans ses attitudes, on aurait dit moi. Bref, une histoire d'amour qui, finalement n'a rien de mielleux, est bonne à prendre et à savourer.

http://www.froggydelight.com/images/juillet2009/davy_mourier_02.jpg
"Papa, maman, une maladie et moi" nous propose quant à elle l'histoire de la famille de Davy face à la maladie du patriarche: un moment opportun pour se poser des questions métaphysiques qui pourtant ne viennent pas comme un cheveux sur la soupe, mais au contraire viennent appuyer la profondeur du récit: il ne s'agît pas d'exposer l'histoire de quelqu'un de malade pour prendre en otage vos liquides lacrymaux, non, là il s'agît de transmettre encore une fois les sentiments de l'auteur à travers une page de BD. Bref encore une bien belle réussite, et je me sens aussi assez proche de Davy dans cette BD, étant exposé à une situation presque similaire.



En conclusion, cette BD ne vaut pas le coup pour les dessins (qui sont plutôt des montages, c'est tout aussi artistique), non, elle vaut le coup (et ça vaut tous les dessins du monde), pour la profondeur de la BD, on ne reste pas à un plan de lecture superficiel, on va en profondeur dans la vie de Davy et dans sa tête de manière à dépasser la limite entre l'autobiographique et l'oeuvre d'art, pour effacer l'art de l'imagination d'une histoire pour laisser place à une exploration intime de la vie d'un geek de 33ans. Bref, à dévorer d'urgence, en attendant Mouarf! sous le sapin de Noël!

[Finalement, Davy me ressemble pas mal, vais-je devenir comme lui plus tard?! ]



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